Colères, caprices, refus d'obtempérer... la liste des comportements de nos enfants pouvant nous mettre à bout est longue. Mais rassurez-vous il existe des solutions pour ne pas craquer.
Guide des parents imparfaits, éducation positive, Marabout Eve Aboucaya
« Asseeeeeeeeeeez » !, « Ça suffiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiit » ! « J’en ai ras la casquette de tes bêtiiiiiiiiiiiiiiiises » ! Autant de phrases que vous vous entendez prononcer au minimum une fois par jour. Bonne nouvelle : vous n’êtes pas un extra-terrestre ! Nous, les homo-sapiens sommes tous constitués de la même manière et lorsque la coupe est pleine, ça déborde et c’est normal. Mauvaise nouvelle : nous avons le devoir d’apprendre à nous contrôler pour enseigner à notre progéniture l’art d’en faire autant ! Allez, au boulot !
Craquer, c'est tabou ? On en viendra tous à bout !
La vraie question est : « comment ne pas craquer quand NOUS sommes à bout » ? Et oui ! Il ne s’agit pas là de vous culpabiliser ou de vous rendre seuls responsables du comportement inadapté de votre enfant mais plutôt de vous faire prendre conscience qu’en réalité, c’est votre état émotionnel qui va conditionner votre capacité à « encaisser » ou non les débordements affectifs ou comportementaux de votre loustic. En effet, après une mauvaise nuit, une journée de travail acharné ou encore une dispute avec votre conjoint, il vous sera plus difficile de vous maîtriser que si vous êtes apaisée.
La première clé pour craquer de moins en moins est donc : s’apaiser. Comment ? En prenant soin de soi. Munissez-vous d’une feuille et d’un stylo et brainstormez avec vous-même. Vous pouvez réfléchir à tout ce qui peut vous faire du bien en cas de stress ou d’agitation (ex. pousser un cri, s’isoler, diner au restau avec une amie, méditer, faire un massage, boire unthé, …).Une fois que vous avez noté toutes vos propres suggestions, il ne reste plus qu’à en saisir une chaque fois que vous sentirez arriver la crise de nerfs. Plus régulières ces activités seront pratiquées, plus rares les craquages se présenteront.
La deuxième clé pour craquer de moins en moins est que vous identifiez ce qui vous fait « péter les plombs », comme le dit l’expression. Faites l’inventaire de tout ce qui vous énerve dans le comportement de vos enfants, le désordre, les cris, répéter 100x la même chose… Une fois les catalyseurs identifiés, place au plan d’action ! Comment mettre en place un plan d’action efficace ?
Par exemple, si le désordre est un moteur de votre énervement quotidien, vous allez réunir vos enfants et leur parler de votre problème. Ensuite, vous allez faire confiance en leurs ressources pour trouver des solutions par eux-mêmes (et vous ne serez pas déçus !), en leur demandant : « que peut-on faire pour que vos jouets soient rangés après utilisation » ?
Vous notez les suggestions de vos enfants et en choisissez une qui convienne à tout le monde et qui sera essayée pendant un temps. Si ça fonctionne, c’est bingo, si non, il y a peut-être un réajustement à faire ou une autre solution plus adaptée à choisir. Et surtout, patience, un apprentissage prend du temps !
La troisième clé est de comprendre ce qu’il se passe dans notre cerveau quand on a atteint nos limites : fatigue, épuisement, anxiété … Il suffit qu’il y ait une toute petite chose contraignante pour que le vase déborde. Mais en neurosciences, ça veut dire quoi ? Lorsqu’on est à bout, notre cortex préfontal qui nous sert à réguler nos émotions et à interagir sereinement avec les autres, se déconnecte complètement de nos émotions elles-mêmes, situées elles dans le cerveau moyen, et nous exposent à nos réactions face au stress : immobilisation, fuite ou attaque.
Le craquage de plomb, en d’autres termes, l’attaque, fait donc partie de nos mécanismes physiologiques les plus naturels lorsqu’une situation nous stresse. Pour reconnecter ces deux parties du cerveau, vous allez donc trouver vos propres moyens de vous recentrer (voir la première clé).
Avec ces trois clés, vous tenez le bon bout ! Et avec un peu de pratique, vous verrez qu’après quelques semaines, le changement opérera et vos relations avec vos enfants se transformeront. Adieu le stress !
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